Il rencontre très tôt la poésie moderne et contemporaine en puisant dans la bibliothèque de son père dont il découvre par hasard qu'il est poète : publié dans la revue Io, Roger Siméon a fréquenté assidûment le milieu poétique parisien des années 50. Le père encourage chaudement les débuts poétiques du fils, il lui dédicacera ainsi un de ses propres livres :" A mon fils, plus proche peut-être encore par le chant que par le sang". C'est pareillement à l'adolescence que Jean-Pierre Siméon découvre que son oncle, le peintre Michel Siméon, a été l'ami des frères Prévert , qu'il a fréquenté André Breton, Georges Ribemont Dessaigne, Claude Pelieu, entre autres, et qu'il a travaillé en tant qu'illustrateur pour Pauvert, Tchou, Gallimard, le Livre de poche notamment.
Après des études secondaires à Clermont-Ferrand où la famille s'est installée en 1962, Jean-Pierre Siméon fait des études supérieures à la faculté des lettres de la ville et réussit le concours d'agrégation de lettres modernes en 1974. Nommé dans une petite ville d'Ille-et-Vilaine, Saint-Brice-en-Coglès, il y a anime la vie culturelle avec notamment le peintre Serge Bouvier et écrit avec des amis la pièce Saint Marc le bleu , jouée par les habitants, qui connaît un grand retentissement. En 2012 la municipalité donne son nom à la bibliothèque municipale.
En 1977, il est, avec son père et un groupe de poètes auvergnats, l'un des fondateurs de la revue ARPA dont il sera un temps directeur. En Bretagne il se lie d'amitié avec Angèle Vannier, qui préface un de ses premiers livres ( Traquer la louve, ed. Chambelland, prix Théophile Briant 1978). Par son intermédiaire, il fait la connaissance de René Rougerie qui publiera plusieurs de ses recueils.
Au début des années 80, il rencontre Jean-François Manier et Martine Mellinette qui viennent de fonder au Chambon-sur-Lignon l'Imprimerie de Cheyne qui deviendra Cheyne éditeur. Il publiera désormais tous ses livres de poésie chez eux et participera activement à la vie de la maison d'édition, en étant notamment à l'origine de la collection Poèmes pour grandir et en dirigeant pendant 25 ans avec Jean-Marie Barnaud la collection Grands fonds.
En 1984 il obtient le prix Antonin Artaud pour Fuite de l'immobile.
Engagé en 1983 dans la formation des maîtres, il enseigne désormais à l'IUFM d'Auvergne et contribue par des articles, livres et conférences à redéfinir la place et le rôle de la poésie dans l'enseignement.
En 1987, il crée la Semaine de la poésie à Clermont-Ferrand. C'est à cette époque qu'il noue une profonde relation d'amitié avec Andrée Chedid, ils feront souvent des lectures à deux voix. Andrée Chedid dédiera à lui et à sa femme Véronique son dernier recueil.
Dans les années 90 il publie plusieurs romans au Castor astral et à l'Aire en Suisse et il collabore comme critique littéraire et dramatique au quotidien L'Humanité.
Il obtient en 1994 le prix Apollinaire pour Le sentiment du monde. Quelques années plus tard il sera invité à rejoindre le jury dont il est depuis 2014 le président après avoir succédé dans ce rôle à Charles Dobzynski.
En 1996 il est invité par Christian Schiaretti, alors directeur de la Comédie de Reims, à le rejoindre comme "poète associé". S'il avait précédemment écrit un monologue mis en scène par sa sœur Pascale, c'est à partir de 1997 et du succès de Stabat Mater furiosa, qu'il s'engage complètement dans l'écriture théâtrale : une quinzaine de pièces suivront. En 2001 il accompagne Schiaretti au TNP de Villeurbanne. En 2009 sa pièce Philoctète d'après Sophocle est créée au théâtre de l'Odéon dans une mise en scène de Schiaretti, Laurent Terzieff qui l'appela "son frère en poésie ", y tient son dernier rôle au théâtre. La même année Sylvia Bergé, sociétaire de la Comédie-Française crée Le testament de Vanda au Vieux-Colombier dans une mise en scène de Julie Brochen.
En 1998 il obtient le Grand prix du Mont-Saint-Michel pour l'ensemble de son œuvre poétique.
En 2000 il rejoint avec Christian Schiaretti la Mission pour les arts et la culture créée par Jack Lang au ministère de l'Education nationale. Il est nommé en 2001 directeur artistique du Printemps des poètes, responsabilité qu'il assume jusqu'en 2017.
Il enseigne parallèlement au département d'écriture théâtrale de l'ENSATT jusqu'en 2010 puis à Sciences-po Paris où il crée l'événement Science-poésie.
Il rencontre Carolyn Carlson dont il traduit les poèmes (Actes Sud, Invenit) et avec qui il crée plusieurs Poetry events sur ses propres textes ou ceux de Carolyn Carlson.
Il reçoit en 2006 le prix Max Jacob pour Lettre à la femme aimée au sujet de la mort (Cheyne éditeur) et en 2010 le prix international de poésie Lucian Blaga à Cluj en Roumanie. Il produit sur France Culture, à la demande de Blandine Masson, la série Géographie du poème.
Il publie en 2015 l'essai La poésie sauvera le monde ( éditions Le passeur) qui connaît un large écho critique et un imprévu succès en librairie (réédité en poche en 2017).
La poésie et le théâtre de Jean-Pierre Siméon sont traduits dans une quinzaine de langues.